Gaullisme

Publié le par Norois

"Il met en danger la politique familiale (…)  il refuse de baisser les dépenses publiques (…)  il veut donner le droit de vote aux étrangers…  il veut revenir sur le nucléaire" ... Etc. Ce qui est dramatique avec cette droite française -que Nicolas Sarkozy a d'ailleurs "sortie" du corpus idéologique rassembleur républicain- c'est cette propension à dire n'importe quoi avec un incroyable estomac. Quatre assertions, quatre mensonges éhontés ! Non seulement le candidat socialiste ne met en rien en danger la politique familiale, ou la politique nucléaire de la France qui sera simplement redéployée (et même pas au niveau de l'Allemagne!), mais que le candidat Sarkozy ose parler de la dépense publique qu'il a explosée de 600 milliards d'euros et du "droit de vote des étrangers" en amalgamant toutes les situations et alors qu'il la proposait en... 2006 ! assez fascinant... En fait, je ne supporte plus cette propension de l'actuelle droite française à considérer qu'elle est propriétaire du pouvoir, qu'elle sait tout de naturelle façon, qu'elle seule incarne la vérité publique au risque de se diluer idéologiquement dans les arcanes du Front national qui n'attend que cela ! Et puis entendre l'actuel président de la République faire appel au peuple, se mettre en scène en jouant de je ne sais quelle posture contre les élites, alors là je rêve ! Et le pire, c'est que des milliers de gens le trouvent encore quasi religieux en ne se rendant pas compte qu'il incarne une résurgence d'une sorte de bonapartisme pétainiste. Et qu'on ne me fasse pas le numéro du socialiste de service, je suis gaulliste. Et c'est justement parce que j'ai encore une certaine idée de la France que je suis atterré par cette façon de faire de la politique. Et par la politique ultra conservatrice mise en œuvre depuis maintenant cinq ans et qui tente d'achever tous les idéaux du CNR. Mais comment les gens ne se rendent-ils pas compte qu'à force de défiscaliser à outrance et de tuer la symbolique de l'impôt, ce pays se retrouvera un jour, si cette politique se poursuit, sans aucune projection sociale solidaire au plus grand profit des compagnies d'assurance qui n'attendent que cela depuis trente ans ! Il y a dejà plus de huit millions de citoyens sous le seuil de pauvreté, plus de trois millions de chômeurs, combien en faudra-t-il d'autres pour que ce pays se réveille et ne se fasse pas berner par les fables néoconservatrices sur l'assistanat ou la responsabilité individuelle ? Ces gens là parlent du peuple en pensant populace ou clientèle. Ce n'était pas la philosophie du général de Gaulle, comme ce n'est en rien celle des vrais républicains qui font de l'égalité et de la fraternité les deux valeurs essentielles d"un destin commun.  Avec l'idée que ce pays, qui est en train d'oublier ses lumières, ne se devait en rien d'être le vassal d'une puissance qu'elle qu'elle soit ! M. Sarkozy peut nous faire de grands baratins, mais la France est aujourd'hui dans le commandement intégré de l'OTAN, elle fait une guerre qu'elle n'avait pas à faire en ruinant ses intérêts, et elle vante un modèle allemand qui ne correspond en rien à sa culture politique en ayant par ailleurs mis les caisses de l'Etat -ce gros mot- exsangues. Non, je suis atterré. Effaré par tous ces gens qui confondent ce pays avec une entreprise sinon avec leurs intérêts et qui n'ont plus de la politique une haute idée mais seulement des techniques de gestion sans âme, sans éthique. La présidence de la République française n'est pas un conseil administration. Et puis imagine-t-on le Général conseillé par un ancien directeur du journal Minute ?! Non, mais où va mon pays ! Alors, oui, moi, le gaulliste, je crois que je voterai cette fois pour la Corrèze en ayant le sentiment de voter aussi pour la France. Le reste est littérature.

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