Hongritude

Publié le par Norois

Le président hongrois, Pal Schmitt, un type à qui le Bon Dieu donnerait sa bénédiction et le Pape sa main à baiser, a donc promulgué ce lundi la fameuse loi permettant de sanctionner sévèrement les journalistes et les medias qui publieront des articles manquant « d’objectivité politique ». Une loi inique, antidémocratique et qui a déjà permis au pouvoir hongrois de mettre au placard ou de faire licencier plusieurs journalistes de radio ou de télévision dont la seule faute fut d’avoir critiqué le projet de loi en question. Curieuse époque…

 

Le président hongrois, dont on rappellera pour mémoire qu’il va prendre avec le gouvernement conservateur du Premier ministre Viktor Orban, la tête de l’Union européenne pour six mois, n’a aucun état d’âme en la circonstance. Non seulement le numéro 1 hongrois et ancien champion olympique d’escrime se fou totalement de contrevenir à la charte européenne des droits fondamentaux (art. 11), mais Budapest peut tranquillement s’asseoir sur l’un des principes essentiels qui fondent toute démocratie, la liberté de la presse, puisque Bruxelles s’est couchée comme à l’accoutumée devant ce camouflet. Tout comme la France et l’Elysée. Joint par le correspondant à Bruxelles de « Libération », Jean Quatremer, le nouveau ministre en charge des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a balayé toute condamnation de la Hongrie d’un piteux revers de main. Pas question de « donner des leçons à la Hongrie », le moindre froncement de sourcils pouvant en effet « braquer » les hongrois. CQFD. Et attitude dérisoire de la part d’un ministre chouchouté par un président d’origine hongroise qui nous promettait lors d’une campagne présidentielle à ranger aujourd’hui aux magasins des manipulations politiques de faire la leçon à Poutine en matière de droits de l’Homme ! On croyait que l’obsession de la France était de s’aligner sur l’Allemagne. Or là, et alors que Berlin -tout comme le Luxembourg- a condamné la loi en question, rien. Quedal. Pas un seul mouvement de menton du côté de la Sarkozie. Silence radio. Et nous fera après des grands baratins et des grands discours sur la construction politique de l’Europe et tagadi tagada. A moins bien sur, comme le sous entend vachardement Quatremer que certains dirigeants européens et non des moindres ne rêvent sous le manteau d'un pouvoir hongrois qui peut mettre tranquillement ses medias sous le boisseau sans que grand monde ne moufte.  La Hongrie révoltée de 1956 est loin. Bizarre époque…


Hungary-President-Pal-Schmitt.jpg


Finalement, les Français avaient raison en 2005 et leur bras d’honneur référendaire, dont Vous savez qui et la rue de Solferino se sont contrebalancés, ne relevaient pas de la myopie politique. La seule chose qui compte dans l’esprit (petit) de la nomenklatura franco bruxelloise c’est le pognon et la libération des services, notamment postaux ! Preuve par l'absurde, l'examen par la Commission d'une plainte contre la Hongrie pour cause de surtaxes de firmes comme AXA ou Total ! Pas d'entrave au commerce d'abord, on verra plus tard pour les libertés publiques...

 

Les européistes peuvent hurler (à juste raison) comme des verrats qu’on égorge, la Hongrie vient donc de faire un bras d’honneur à l’Europe dont elle se contre fou hormis ses subventions. Bruxelles vient, après le lâchage de la Grèce l’an dernier, de pulvériser une nouvelle fois ce qu’il lui restait de crédibilité, c’est à dire une pelure d’orange, et la France, on le savait depuis la visite du Libyen fou et l’affaire des Rooms, n’est plus la « patrie des droits de l’homme ». Et Qui vous savez glose toujours sur les « réformes » ! Vacherie d’époque.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article