Marseille

Publié le par Norois

Une nouvelle fois le bateleur de foire a donc frappé. Et la foule en liesse applaudi. Comme on applaudit un prestidigitateur. Cela dit, la performance du camelot ne m'amuse plus. Tant d'engagements oubliés, balancés au bon peuple comme des sucres d'orge sinon des leurres politiques. La liste des assertions passées à la trappe - de Guy Mocquet célébré tous les ans dans les écoles à l'impossibilité de faire une…TVA sociale ! en passant par le droit de vote qui pourrait être donné aux… immigrés en situations régulières ! Et oui… ou encore le travail mieux remmunéré, la fin proclamée des paradis fiscaux et autres foutaises jetés en pâture à la populace électorale, on n'en jette plus. Aujourd'hui à Marseille, le président candidat a, entre autre chose et de perverse façon, lié l'avenir de la protection sociale à l'immigration ! On se pince de voir ainsi un parait-il enfant du gaullisme reprendre une des thèses lepénistes, mais bon, l'ancien maire de Neuilly nous a habitué à tellement de versatilité politique que chercher "la ligne" relève de la perte de temps. Point la peine non plus, en cet ordre des choses, de poursuivre le baratin sur les "valeurs", cet autre artifice idéologique permettant de cacher la forêt des incantations et des tromperies derrière l'arbre de la vie réelle qui n'intéresse plus personne dans les arcanes du pouvoir. On rappellera donc simplement ce soir que le mandat d'Icelui se termine avec plus d'un million de chômeurs supplémentaires, avec une nouvelle hausse de la dette publique de l'ordre 600 milliards d'euros, que les quelques 75 milliards d'euros de défiscalisations diverses et variées ont grugé d'autant le budget de la protection sociale qui en aurait eu bien besoin, que plus de 350 000 emplois industriels ont été détruits depuis mai 2007 et que l'homme qui devait quasi reloger tous les SDF a flanqué quelques 350 000 pauvres de plus au bord du chemin.  En oubliant Gandrange… Ces réalités sont moins poétiques qu'un nouvel "appel au peuple français", mais elle relèvent d'une sévérité politique dont la seule issue, pour le bien du pays, serait de passer la main. Et d'arrêter cette fantasmagorie consistant à imaginer comment l'homme du néoconservatisme à la française pourrait se réconcilier avec le peuple des Lumières. A-t-on demandé à Ronald Reagan d'enfiler le costume de Montesquieu ?

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B
<br /> Point de vue interessant. Je repasserai voir ce blog.<br />
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